Coopération interrégionale
«La frontière est ce qui nous relie», disent les uns, «La frontière est ce qui nous sépare», affirment les autres. La Ville de Sarrebruck, capitale du Land de Sarre, a compris très tôt que derrière cette apparente contradiction, il y avait un défi qu’elle s’est décidée à relever. Et c’est ainsi qu’au fil des années, de nombreux organismes ont vu le jour, apportant la preuve qu’à Sarrebruck, «penser européen» n’est pas un vain mot. La Chambre de Commerce française en Allemagne, par exemple, a son siège à Sarrebruck. De même, la ville accueille-t-elle un Consulat général de France.
À notre échelle, le marché du travail transfrontalier existe déjà depuis longtemps: Plus de 9000 personnes viennent chaque jour de Lorraine, travailler à Sarrebruck; parmi elles, de nombreux Sarrois ayant élu domicile du côté français de la frontière.
L’Histoire a fait en sorte que les Sarrois savent depuis le berceau ce que signifie construire des passerelles par-delà les frontières. Ainsi, le canal des houillères de Sarre reliait-il dès 1866 Sarrebruck aux sites sidérurgiques et miniers installés du côté français.
La gare de Sarrebruck a été entièrement réaménagée dans le cadre du projet Eurogare. Depuis 2007, les TGV français et allemands relient Paris et Francfort et Berlin en passant par Sarrebruck.
Le français, langue de nos voisins, joue un rôle essentiel à Sarrebruck. Son apprentissage commence dès l’école maternelle où des éducatrices de langue maternelle française proposent aux enfants une approche ludique de la langue. Il se poursuit dans les écoles primaires qui coopèrent souvent avec les écoles des communes frontalières côté français. Les adultes peuvent se familiariser avec la culture et la langue de nos voisins en fréquentant l’Institut d'Études françaises.
Le Lycée franco-allemand également, entre dans ce profil binational de notre ville; les élèves sarrois et français peuvent y préparer un baccalauréat reconnu de part et d’autre de la frontière. Concernant l’enseignement supérieur, l’Université franco-allemande, dont le siège est à Sarrebruck, et l’Institut supérieur franco-allemand des Techniques, d'Économie et des Sciences témoignent d’une orientation affirmée vers un marché de l’emploi européen.
Cette première franco-allemande a été rendue possible grâce au programme «Interreg» de l’UE. Ce fond, créé à l’intention des régions frontalières contribue également à la mise en réseau d’une recherche scientifique transfrontalière. Des chercheurs de Sarrebruck, spécialistes des nouveaux matériaux par exemple, sont en contact permanent avec leurs homologues messins et nancéens.
QuattroPole - un réseau de villes transfrontalier
La véritable compétence européenne «sans frontière(s)» apparaît là où il est possible de vivre, de percevoir au quotidien la mentalité du voisin. Valoriser cette compétence pour en faire un atout réel en termes d’implantation économique est l’un des objectifs que s’est fixé «QuattroPole», un réseau impliquant les villes de Sarrebruck, Luxembourg, Metz et Trêves. Réseau transfrontalier, démarche conjointe en matière de (entre autres) culture, de tourisme, des technologies et de promotion économique des villes concernées, ce ne sont là que quelques exemples de ce qui a été réalisé à ce jour.
Eurodistrict SaarMoselle
Ce souci de compétence européenne se retrouve également parmi les priorités du groupement européen de coopération territoriale (GECT) « Eurodistrict SaarMoselle » qui regroupe depuis 2010 des communes du district urbain de Sarrebruck et du département de la Moselle. La culture crée des passerelles: Sarrois et Lorrains passent volontiers d’un côté à l’autre, «riwwer unn niwwer», comme ils disent.
En outre des évènements qu'a déjà organisées l'association Zukunft SaarMoselle Avenir comme le festival Warndt Weekend, Velo SaarMoselle ou le pass des musées „Ticket 2008-10“, l'Eurodistrict met l'accent sur les thèmes suivantes : Santé, transport, tourisme et développement économique. Aujourd’hui, Sarrebruck est au centre d’une région vivante et surprenante à bien des égards, en plein sur «la frontière» !